Semaine des Héros et Martyrs Nationalistes
Du 07 au 13 Septembre 2015
Yaoundé – Douala – Bafoussam -Paris
Opération « Cent jeunes autour de la tombe
de Ruben Um Nyobe »
Comme il est de coutume depuis quelques années, le Citoyen pour la Mémoire du Cameroun (CPMC) va se déployer pendant la semaine du 7 au 13 septembre 2015 pour manifester sa reconnaissance à l’engagement porté par les Héros et Martyrs de notre pays pour le bien être commun. Des combats menés par les Nationalistes depuis l’arrivée des Allemands jusqu’à nos jours, ont une particularité : l’engagement pour la libération véritable de notre pays. Sarah Ngo Yock, Ruben Um Nyobè, Pierre Yemback,Felix Roland Moumié, Castor Osende Afana, Martin Singap, Ernest Ouandié, Fotsing Raphael, Tabeu Gabriel,Tankeu Noé, Rudolf Douala Manga Bell, Marthe Moumie, Marie-Irène NgapethBiyong, Kingue Abel… tous mus par le bien être de leurs compatriotes, ont trouvé indispensable de poser comme base, l’indépendance réelle de notre pays. Une autre caractéristique intéressante à relever est la jeunesse de ces camerounais engagés pour chacun selon son époque dans cette quête difficile.
Il importe donc pour ce pays, de s’efforcer à pérenniser le combat toujours actuel de ces héros. La lutte de libération de notre pays de toutes sortes de dominations, leitmotiv de nombreux jeunes camerounais d’hier doit être comprise et réappropriée par la génération actuelle à travers la prise de conscience de l’engagement résolu et radical d’antan. Ce qui devrait, à notre avis, motiver les jeunes d’aujourd’hui à s’engager passionnément et radicalement à leur tour – au sens qu’accorde à ce mot le philosophe camerounais Marcien Towa dans son « Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle » (Clé) – dans l’option panafricaniste révolutionnaire pour les Etats Unis d’Afrique. D’où l’importance de l’instauration d’une mémoire collective.
Notre bataille pour l’instauration de la mémoire collective est d’un enjeu capital quand on sait la qualité des choix existentiels et salvateurs des Nationalistes qui devraient , dans un autre background national ,être érigés en parangons de notre société par une reconnaissance nationale véritable et enseignés aux générations futures.
Or au Cameroun, la loi n°91/022 du 16 décembre 1991 portant « réhabilitation de certaines figures de l’histoire du Cameroun » qui ménage la chèvre et le chou, les victimes et leur bourreau, ne visait pas un tel objectif. La preuve, rien de concret dans le fond n’a changé pour ces héros.
Cet appel est nécessaire car la situation actuelle qui consiste à éluder la question de la mémoire collective hypothèque l’avenir de notre nation d’autant plus que les stratégies mises sur pied pour empêcher l’édification de cette mémoire ne s’émoussent guère.
Tout le monde a pu se rendre compte que la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification s’est transformée en une célébration du présent et d’un individu,.. En août 2014, Paul Biya a d’ailleurs réitéré cette façon gauche d’enseigner l’histoire en confondant les Nationalistes (maquisard dans leur langage), aux adeptes de la secte terroriste Boko haram contre laquelle tout le Cameroun est mobilisé. Une telle conception de l’histoire sape l’histoire réelle de notre pays. Nous n’avons pas à rester bras croisées devant cette négation de notre histoire. Comme pendant la colonisation, cette jeunesse doit encore être à l’avant-garde pour continuer à réclamer l’indépendance véritable de notre pays et de notre continent.
Le Mpodol Ruben Um Nyobe assassiné officiellement le 13 septembre 1958
Pour l’essentiel, le dilemme d’avant l’Indépendance reste le même pour la jeunesse d’aujourd’hui : « se réaliser personnellement » (de manière illusoire en vérité) sous le régime néocolonial qui perpétue le régime colonial, ou rechercher en priorité la réalisation du peuple camerounais dans son ensemble hors de ce régime ?
Le symbole Ruben UM NYOBE reste éminemment actuel pour nos jeunes, parce qu’il fut un précurseur dans le refus des patriotes à « se réaliser personnellement » au détriment de la réalisation véritable de tout le peuple. Il aurait pu devenir « Premier Ministre » et même « Président » de la mouvance néocoloniale. Mais, parfaitement conscient des leurres et des tromperies des colonialistes, il préféra persévérer dans la lutte pour l’indépendance véritable du pays. Son opiniâtreté et son ouverture d’esprit ont créé un enthousiasme qui a imprégné toute une génération et dont il a toujours su être à la hauteur des attentes à travers des serments qu’il n’a jamais trahis.
La semaine annuelle du 13 septembre 1958, jour officiel de l’assassinat du Mpodol, nous a donc paru idoine pour commémorer la mémoire de ceux qui se sont battus et parfois ont donné leur vie dans les combats pour la réunification et l’indépendance, la démocratie et les libertés pour tous les Camerounais.
Um Nyobe reste actuel parce que le néocolonialisme est triomphant et le nationalisme qui pour lui est: « Une prise de conscience des réalités africaines qui se manifeste aujourd’hui sous forme de sentiment national […] », est chancelant.
Au départ de la lutte contre le colonialisme, les pionniers de l’indépendance avaient clairement indiqué le cap, les objectifs stratégiques de la lutte, à savoir, l’unification, l’Indépendance et l’amélioration du standard de vie des camerounais.Il est normal que les jeunes d’aujourd’hui, dans la situation confuse de démagogie dictatoriale résultant de la non-réalisation des objectifs de la lutte anticolonialiste, demandent ou se demandent quel est le nouveau cap de la lutte de notre peuple, en d’autres termes, quelle est la réponse explicite à la situation actuelle ?
Cette édition 2015 de la Célébration des Héros et Martyrs Nationalistes se donne comme preuve de la persévérance dans la construction d’une mémoire collective pour une jeunesse qui doit répondre à la question précédemment posée, fondamentale pour le devenir de notre pays. Nous ambitionnons donc de voir au moins cent jeunes sur la sépulture du Mpodol à Eseka le 13 septembre 2015, à travers Opération « Cent jeunes autour de la tombe de Ruben Um Nyobe ». La prochaine étape devra nous conduire à (Bafoussam) à la visite de la sépulture de Ernest Ouandié pour un recueillement à l’africaine le 15 janvier 2016. Avant cela une conférence sera donnée le 03 novembre 2015 en hommage à Félix-Roland Moumié en attendant de pouvoir un jour, nous recueillir aussi sur sa tombe.
Pour le CPMC
Bayemi