Se sont au total 54 hommes. Incarcérés pour des motifs tels que le vol, l’escroquerie foncière et la consommation de stupéfiants, ils seront libérés ce jour lors d’une cérémonie à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. En effet, ils ont été reconnu victime de «détention arbitraire» par les autorités judiciaires. Leur bulletin de levée d’écrou leurs seront remis, et ils pourront rejoindre leur famille.
Selon la radio nationale, la CRTV, l’opération de ce jour est le résultat d’un contrôle effectué il y a quelques jours au Tribunal de Première Instance Yaoundé Centre administratif. Au regard des multiples requêtes, le Procureur de la République a, de concert avec ses collaborateurs, constaté que de nombreux détenus étaient encore écroués alors qu’ils avaient déjà purgé leur peine. Des lenteurs judiciaires dans la transmission des dossiers, en sont parfois la cause.
Selon le régisseur de la prison Centrale de Kondengui, Médar Bomotoliga Koalang, «l’acte du procureur du Tribunal de première instance Yaoundé Centre administratif est une bonne initiative que tous les tribunaux du pays doivent imiter pour lutter contre la surpopulation carcérale».
En effet, 4169 personnes sont actuellement détenues à la prison centrale de Kondengui. Pour une capacité d’accueil de 1 500 places, seules 1 168 sont condamnées.
A la prison de Kondengui, l’on fait savoir que la cérémonie de ce jour n’est nullement une remise de peine, mais une libération normale qui rendre dans une opération normale impulsée par le souci du ministre de la Justice, Garde des sceaux de désengorger les prisons à travers la relaxe.
Pour Mme EVA Jacqueline ETONGUE Mayer, la Secrétaire général de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés du Cameroun, plusieurs personnes sont injustement retenues dans les prisons «soit parce que les procédures trainent, soit parce qu’on n’a pas renouveler le mandat de détention, soit parce que la personne a même été libérée mais le dossier de libération n’est pas en état, soit parce qu’il lui manque de l’argent pour payer les amendes requises pour être dehors…». L’autre souci à prendre en compte est la réinsertion des détenus libérés. En l’absence de la commission d’indemnisation, qui n’a pas encore été constituée depuis sa création, ces derniers ne pourront pas bénéficier d’une indemnité pourtant prévu par la loi dans leur cas.
source : Onana N. Aaron