L’ancien secrétaire général de la Présidence de la République, actuellement incarcéré, signe une nouvelle tribune, cette fois consacrée aux attentats-suicides perpétrés dans la Région de l’Extrême-Nord
15% des musulmans de la planète vivent en Afrique subsaharienne, où ils représentent 30% de la population de cette région. Et selon le Pew Research Center, en 2030, soit dans 15 ans, le Nigeria sera le premier pays musulman du continent devant l’Egypte. C’est dire que l’Afrique en général et le Cameroun en particulier, voisin du Nigeria, situé sur la ligne frontalière entre l’Afrique musulmane et l’Afrique chrétienne, et dont au moins 20% de la population est de confession musulmane, ne peuvent pas rester à l’écart des mutations qui touchent le monde musulman».
Ainsi écrit Marafa Hamidou Yaya l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République, actuellement incarcéré à Yaoundé, dans une nouvelle lettre que publie le quotidien Le Jour de ce jeudi 30 juillet 2015.
Concrètement, estime l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, « la première défense à organiser, c’est celle de nos femmes et de nos jeunes. Les bombes humaines des deux attentats de Maroua ont été des fillettes et de jeunes femmes, dont certaines vivaient de mendicité ».
« Outre les femmes, poursuit-il, les jeunes sont un instrument et une cible privilégiés de l’islamiste. Le continent compte 200 millions de 15-24 ans laissés sur le côté de la route par cette croissance africaine tant vantée par les observateurs ».
Nouvelle proposition de M. Marafa : « Il faut rendre la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans sur tout le territoire camerounais et l’assortir d’un service civique obligatoire de deux mois (…) Le nord du pays a particulièrement besoin de cette initiative pour pouvoir jouer son rôle de rempart contre la contagion de l’islamisme fanatique ».
« Autre urgence : mettre en œuvre la réforme de l’Etat civil, engagée il y a plus de dix ans, et pour laquelle la France nous a apporté un soutien financier ».
Avant de conclure, l’ancien secrétaire général de la Présidence de la République préconise « la participation de nos élites, en particulier musulmanes, à l’effort d’éducation des plus vulnérables. Le silence de ces élites est l’allié de Boko Haram, car les populations l’assimilent à un soutien implicite ».
source : Esther Ayissi (Stagiaire)