Serena Williams a un peu plus ancré son nom dans la légende du tennis en remportant un 19e titre majeur après avoir encore fait souffrir Maria Sharapova en finale de l’Open d’Australie, samedi à Melbourne.
«Je n’avais jamais imaginé remporter un 19e titre en Grand Chelem (au début de ma carrière). Tout ce que je faisais, c’était d’aller sur un court avec une balle, une raquette et de l’espoir», a affirmé, émue, la N.1 mondiale, qui a bondi de joie après son succès 6-3, 7-6 (7/5) contre sa dauphine russe.
Comme un symbole, la cadette des soeurs Williams a reçu le trophée des mains de sa compatriote Martina Navratilova qu’elle a dépassée avec ce 19e succès majeur, son sixième en six finales dans l’hémisphère Sud.
La reine de la WTA n’est désormais plus si loin du record détenu par l’Allemande Steffi Graf et ses vingt-deux couronnes majeures.
À 33 ans, Serena Williams continue de défier le temps et franchir cette barrière ne semble plus impossible même si «le chemin est encore long» selon son coach Patrick Mouratoglou, à qui elle a rendu hommage à l’issue de la rencontre.
«Il y a eu des périodes où je ne croyais pas en moi et toi tu y a toujours cru. Merci». En 2014, l’Américaine avait vécu une saison mitigée, ne remportant qu’un seul titre majeur à l’US Open et subissant trois éliminations avant les quarts dans les trois autres levées du Grand Chelem.
«Elle n’avait pas la même énergie mentale que d’habitude et n’était pas aussi efficace. Mais elle a puisé au plus profond d’elle-même, a travaillé encore plus dur pour se remettre dans le bain», a souligné Mouratoglou, heureux qu’elle ait retrouvé toute l’efficacité de son service. C’était justement la clé du match.
Serena Williams l’a fait tourner à plein régime (18 as avec un pic à 203 km/h) face à Sharapova qui, après un début de match timide l’a accroché jusque dans le bris d’égalité du second set.
16e succès d’affilée contre Sharapova
Mais Serena, qui «adore» jouer contre elle selon ses propres termes, a encore réussi à faire céder la superstar russe par la puissance de ses retours et une agressivité démultipliée. C’est sa seizième victoire d’affilée contre «Masha» qui ne l’a plus battue depuis le Masters en 2004.
«J’adore la compétition, j’adore jouer contre les meilleures, et Serena est la meilleure à l’heure actuelle. C’est forcément décevant, mais je suis heureuse de ce que j’ai accompli ici», a affirmé Sharapova, néanmoins déçue d’avoir perdu sa troisième finale à Melbourne, où elle a été titrée une fois en 2008.
Serena a profité de l’apparente tension de la quintuple lauréate de titres majeurs pour faire le break d’entrée. Ni la suspension du match pendant près d’un quart d’heure à cause de la pluie (à 3-2), ni son rhume qui lui a causé des vomissements pendant cette interruption, ne l’ont ralentie.
Son adversaire s’est relâchée dans la seconde manche, mais a peiné à remporter ses jeux de service à cause d’une première balle qui manquait un peu de puissance.
Celui de Serena Williams est monté en charge (15 as dans le 2e set). A chaque fois que Sharapova se rapprochait du break, l’Américaine repassait devant grâce à son arme fatale.
S’encourageant sans cesse, à base de «Come on!» (Allez!), pour témoigner sa détermination à sa rivale, la N.1 mondiale s’est procuré une première balle de match à 5-4, sauvée par Sharapova.
La superstar russe a retardé l’échéance jusqu’au bris d’égalité, où Williams a fini par faire la différence, en restant agressive dans ses coups, avant de boucler le match…sur un as.