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Une ancienne employée de la CIA accusée d’avoir travaillé pour la Corée du Sud en échange de sacs de luxe

Sue Mi Terry est soupçonnée d’avoir travaillé secrètement pour le gouvernement sud-coréen en échange de produits de marque et de repas étoilés Michelin, entre autres cadeaux.

Sue Mi Terry a omis de s’enregistrer en tant qu’agent étranger et a divulgué des informations du gouvernement américain aux services de renseignement sud-coréens, selon l’acte d’accusation (Illustration) REUTERS/Lucas Jackson

Une histoire digne d’un film d’espionnage. Deux ans après avoir quitté son poste au sein du gouvernement américain, en 2013, Sue Mi Terry a été recrutée par des agents sud-coréens. En échange de renseignement, l’ancienne analyste de la CIA et fonctionnaire à la Maison blanche a reçu des sacs à main de créateurs, de coûteux dîners et d’autres produits de luxe pendant près de dix ans, retrace un acte d’accusation rendu public mardi, dont Reuters se fait l’écho.

Selon le document de 31 pages déposé devant un tribunal fédéral à New York, Sue Mi Terry a omis de s’enregistrer en tant qu’agent étranger et a divulgué des informations du gouvernement américain aux services de renseignement sud-coréens.

37 000 dollars de paiements secrets

« Sous les instructions de représentants du gouvernement de la République de Corée, (Sue Mi) Terry a plaidé pour des positions stratégiques de la République de Corée (…), elle a communiqué des renseignements non publics du gouvernement des États-Unis aux agents du renseignement de la République de Corée et facilité l’accès des représentants du gouvernement de la République de Corée aux représentants du gouvernement des États-Unis », est-il précisé.

En échange de ses services, l’ancienne analyste de l’agence américaine de renseignement est soupçonnée d’avoir reçu des accessoires et vêtements de luxe, dont des sacs à main Bottega Veneta et Louis Vuitton et un manteau Dolce & Gabbana. Le dossier comprend des images prises par des caméras de sécurité de Sue Mi Terry rencontrant ses interlocuteurs sud-coréens dans des magasins de Washington, pour recevoir de luxueux sacs à main.

Elle est également suspectée d’avoir été conviée dans des « multiples » restaurants étoilés au Michelin et d’avoir reçu 37 000 dollars de paiements secrets (environ 34 000 euros), à travers un think tank où elle travaillait.

En congé administratif le temps de l’enquête

« Ces allégations sont sans fondement et déforment le travail d’une universitaire et analyste de l’actualité connue pour son indépendance et ses années de service aux États-Unis », a réagi son avocat, Lee Wolosky dans un communiqué cité par les médias américains.

Sue Mi Terry est une citoyenne américaine naturalisée, née à Séoul en Corée du Sud, et ayant grandi en Virginie et à Hawaï. Elle a été analyste principal de la CIA de 2001 à 2008, et directrice des affaires coréennes, japonaises et océaniques à la Maison Blanche de 2008 à 2009 sous le président républicain George W. Bush et le président démocrate Barack Obama.

Elle est désormais membre senior du Council on Foreign Relations qui l’a placé en congé administratif sans solde et coopérera à toute enquête, a précisé une porte-parole.

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